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03/05/2014

Libre, seul et assoupi, de Romain Monnery

libre seul et assoupi,romain monnery,pôle emploi,chômage,travailJe vous parlais hier du film Libre et assoupi, pour lequel vous pouvez toujours gagner des places de cinéma. Voici maintenant ma propre expérience et des extraits du livre dont le film est adapté :

Avant, j’étais comme le personnage de Bruno, à accepter n’importe quel boulot, et je postulais à tout (cliquez sur ces quelques liens, pour ceux qui n'ont pas suivi mes péripéties de chômeuse) J’ai enchaîné les emplois merdiques, mal payés, avec les collègues aigris, bêtes et méchants. J’ai vu des choses qui m’ont rendues malades (un porc qui tripote les gamines dans une école mais personne ne le signale à part moi « parce qu’on ne veut pas créer d’histoires », une femme qui maltraite ses enfants, etc…) Plutôt que de crever au boulot, j’ai décidé d’arrêter. Sois feignant, tu vivras longtemps. Aujourd’hui, je profite de mon chômage pour chercher enfin un travail qui me corresponde mieux, même si je ne rêve pas trop, je ne trouverai pas de boulot en rapport avec ma formation (cinéma). Même si dans 3 mois, je n’ai plus droit aux allocations, et que faute d’argent, je serai obligée de reprendre la longue suite des petits boulots en intérim. Et puis si les bac+5 prennent les emplois qui ne nécessitent aucun diplôme, comment font ceux qui n’ont même pas le bac ? Le boulot, y en a pas beaucoup, faut le laisser à ceux qui aiment ça. Sois feignant, tu vivras content

J’ai non seulement été affectée à des postes sans intérêt pour moi (aucune créativité), mais souvent aussi, parfaitement inutiles. La plupart du temps, je jouais le rôle d’intermédiaire entre deux personnes qui auraient pu communiquer directement. Ou je recopiais sur ordinateur des textes techniques incompréhensibles, des suites de chiffres écrits à la main par des types qui avaient la flemme d’allumer leur PC ou d’apprendre à s’en servir. Ou j’accueillais des gens dans un lieu où personne ne se présentait, etc. Franchement, je me sens plus utile à écrire un blog, faire connaître des films, des documentaires, des pièces de théâtre et des livres ! Si on pouvait m’embaucher pour ça !

Avant d’être un film, Libre et assoupi était d’abord un livre, devenu un peu ma nouvelle Bible. Ecrit par un Lyonnais de naissance (comme moi) de mon âge et dont le personnage me ressemble beaucoup, comme vous pouvez le constater : 

livre,littérature,libre seul et assoupi,romain monnery,pôle emploi,chômage,travailLibre, seul et assoupi de Romain Monnery, édition Le diable Vauvert : 

« J’étais un enfant de la génération précaire et très vite, je compris que viser un emploi dès la sortir de ma scolarité revenait à sauter d’un avion sans parachute. C’était brûler les étapes. Jeune diplômé comme on en trouvait des milliers sur le marché, j’étais de ceux à qui les entreprises disaient « sois stage et tais-toi ».  Les années 2000 étaient fièrement installées sur leur piédestal mais l’esclavage semblait toujours prospérer. (...)  Je pouvais toujours prendre un job alimentaire, plier des pulls chez gap ou vendre des big mac, mais bon sang, j’avais fait des études. Je choisis alors de faire un stage en le prenant pour ce qu’il n’était pas : un tremplin vers l’embauche.

« Trois mois s’étaient écoulés depuis mon 1er rendez-vous RMI (RSA désormais). Comme on me l’avait annoncé, je fus convoqué pour un nouvel entretien censé déterminer si, oui ou non, mon contrat méritait d’être renouvelé. C’était la règle du jeu. Retour à la case départ, comme au Monopoly. Alors, qu’avais-je fait durant ce laps de temps ? La question méritait d’être posée.

Selon les brefs calculs que j’avais effectués :

  • j’avais dormi + de 1000 heures (siestes comprises)
  • j’avais vu 72 films (pas que des bons)
  • j’avais passé 500 heures devant la télé (clips, pubs, séries)
  • j’avais lu 34 livres (que des poches)
  • je m’étais demandé 272 fois ce que j’allais faire de ma vie.

En somme, je n’avais pas perdu mon temps. Restait à voir si l’emploi de celui-ci serait du goût de la conseillère censée me recevoir, mais, très vite, je compris que non. En arrivant au rendez-vous, une petite femme à l’air sévère vint à ma rencontre. 

- Alors c’est vous le plaisantin ? (...) Je vais vous lire un extrait de la lettre de motivation que j’ai découverte en ouvrant votre dossier : « je n’ai rien contre l’idée de travailler du moment qu’on ne m’y oblige pas ». Vous pouvez me dire ce que ça signifie ? (...) Le problème, c’est que vous avez pris le rmi pour ce qu’il n’est pas : des vacances. » Je protestai comme je pus, arguant du fait que j’avais été à la bibliothèque quasiment tous les jours et que je m’étais cultivé dans l’optique de mon prochain travail (…) « C’est pour votre bien que je dis ça. Vous m’avez l’air de quelqu’un de sympathique, mais il serait temps de grandir. Dans la vie, on ne fait pas ce qu’on veut. Tenez moi par exemple, je voulais devenir danseuse étoile. Mais je ne viens pas au travail en tutu, vous comprenez ? Vous croyez sincèrement que ça m’amuse d’être là ? »

libre seul et assoupi,romain monnery,pôle emploi,chômage,travail« Je regardais dehors et me demandais alors à quoi ressemblerait le film tiré de ma vie. S’agirait-il d’un drame ? D’une comédie ? De science-fiction ? (…) Peut-être faisais-je fausse route. Peut-être qu’une vie n’avait rien à voir avec le cinéma. »

«  L’idée d’un livre me vint alors. (…) Je voulus me convaincre que j’avais trouvé ma raison d’être. Je m’imaginais sur les plateaux télé, parlant de moi, ma vie, mon œuvre et j’anticipais les critiques criant au génie (...) Je rêvais d’un grand livre au goût de madeleine qui se vendrait comme des petits pains mais, en attendant, je ne faisais rien. Comme d’habitude, je préférais penser aux conséquences plutôt que de me consacrer à l’action. Le poil que j’avais dans la main m’empêchait de m’y mettre. Je passais mon temps dans mon lit, l’ordinateur sur les genoux, le regard dans le vague, Internet en toile de fond. Malédiction de la technologie, ma connexion anéantissait tous mes efforts de concentration. Toutes les séries que je pouvais télécharger en un clic me donnaient mal à la tête. J’avais tellement de raisons de ne rien faire ! Je me familiarisais avec l’univers carcéral dans Oz, je m’initiais à la vie de famille aux cotés des Sopranos, je me prenais pour un cow-boy devant Deadwood et je sauvais le monde dans la peau de Jack Bauer. Toutes ces histoires m’empêchaient peut-être d’écrire la mienne mais elles me donnaient l’illusion d’en vivre par procuration. J’aurais pu continuer de la sorte pendant des jours mais j’avais atteint un seuil d’inaction qui remettait en cause mon statut de mammifère. Je ne me levais plus. La forme de mon corps s’était incrustée dans le matelas. J’étais devenu un invertébré, je ne faisais rien, je ne pensais plus. Internet s’en chargeait pour moi. »

Alors, certains jeunes se retrouvent dans ces extraits ? Si vous en voulez d’autres, j’en ai copié encore deux pages…

En faisant des recherches pour cet article, j’ai appris que Romain Monnery a sorti un nouveau livre : Le saut du requin. Je suis pourtant abonnée à sa page facebook depuis son premier roman, mais je ne l’avais pas vu ! Facebook n’affiche plus toutes les actualités. J’ai donc raté les organisations d’interview et rencontres avec l’auteur, quel dommage… mais je m’empresse de lire le nouveau livre et je vous en parlerai… surtout que le personnage principal ressemble à Ignatus, le héros de La conjuration des imbéciles, mon roman préféré. Et que Romain Monnery revendique Philippe Jaenada comme référence.

J’ai lu ici une de ses interview qui conforte nos points communs :

- Que réponds-tu quand on te demande ce que tu fais dans la vie ? (Note de Papillote : mon principal problème dans les soirées) 

« Quand je réponds « je ne fais rien », ça met les gens mal à l’aise. Quand je dis que je suis journaliste, les gens te demandent où et là, tu réponds « nulle part », ça rend aussi les gens mal à l’aise. »

« Je ne me sentirai jamais légitime. C’est une question d’éducation et d’origine sociale. »

« Je suis mal à l’aise avec le côté solennel et sérieux. Du coup, ça me joue des tours à tous les niveaux, car je ne sais jamais comment me positionner par rapport aux gens. Je fais du second degré en permanence et beaucoup de personnes le prennent au premier. »

ça me rappelle quelqu'un... Sur ce, je vous laisse car je n'ai regardé qu'un seul film aujourd'hui (Panic sur Florida beach de Joe Dante) un seul épisode de série (Weeds saison 8) et j'ai encore un bouquin à finir (Demande à la poussière de John Fante) avant d'aller au théâtre (Riviera sur Maurice Chevalier).

 

14/05/2013

C'est la quille

chat quille travail.jpeg- Finalement le big boss ne veut plus embaucher, il dit qu’on n’a pas les moyens.
- M’enfin ! La boîte a remporté plein d’affaires ce mois-ci, on n’a même pas le temps de les traiter, et elle a engrangé 3 millions ! "
C’est pourtant connu : plus une entreprise gagne d’argent, plus elle licencie. Et puis organiser 15 jours de soi disant séminaires au ski ou en Tunisie, et des soirées cocktails sur des yachts entre les grands pontes, c’est plus important bien sûr que d'employer un salarié. Puis ça coûte moins cher, forcément.
Pour une fois que je voulais rester ! C’est que je m’amusais bien ici ! Enfin le travail était très enrichissant je veux dire. Hum.
Et je pars à la fin de mon contrat ? Quoi, dans 2 jours, le 30 avril ? Ah non, ça me fait rater tous les ponts de mai payés ! Puis les ¾ des employés partent en vacances, j’aurais eu l’open space m’a tuer pour moi toute seule ! Avec pas grand-chose à faire, et personne pour espionner mon écran d’ordi pendant que je regarde facebook. Enfin, j’aurais eu plus de facilité pour me concentrer sur mon travail précieux. Re-hum.

J’annonce la nouvelle aux collègues :
Moi - " Liberté, j’écris ton nom ! C’est la quille dans 2 jours !
Caliméro : - Alors je pleure dans deux jours…
Moi - Nan, contente-toi plutôt de me faire un super gâteau au chocolat pour fêter ça, mais avec le cœur bien coulant tu vois ? Ca me sera plus utile.
Caliméro : - Quand est-ce que tu arrêteras de penser avec ton estomac ?"
Etant donné qu’on me surnomme l’estomac sur pattes, jamais je pense… je vis pour manger moi.

Grincheuse : - " T'organises un pot pour ton dernier jour ? Tu fais un gâteau ?
Moi : - Non. (Je sais que j’en recevrai déjà, et certainement pas de sa part : grincheuse a poussé sa méchanceté et sa bêtise jusqu’à ramener pour la première fois un gâteau le jour de mon départ, en en proposant à tout le monde, sauf à moi). (mais je l’ai goûté quand elle avait le dos tourné et il était dégueulasse) (et ceux que mes collègues sympas m’ont offerts étaient bien meilleurs) (na.)
Moi : - " J’ai récupéré mon four chez une voisine, il est plus vieux que moi. La dernière fois que j’ai vraiment cuisiné un truc c’était en l’an de grâce 2010 je pense, un cake mal cuit évidemment, que tout le monde a trouvé trop sec …
Grincheuse : - Mais c’est pas grave, j’adore les gâteaux moi !"
Oui ça se voit. Je ne te rendrais pas service. Ou alors je mets du laxatif dedans, mais tu serais encore contente vu que c’est ta méthode de régime préférée. Ou alors de l’arsenic ?

Pour info, je précise que grincheuse me hait sans raison (enfin, par jalousie) et a carrément tenté de me frapper, mais selon le chef du personnel « bah, t’en verras d’autres, c’est rien, avec les deux filles qui t’ont précédée (et qui ont démissionné, on se demande bien pourquoi) elles s’insultaient et se tiraient les cheveux, haha ! » C’est drôle, effectivement.
coup-de-tete- 2.jpgVous comprenez pourquoi je n’ai pas spécialement envie de faire un pot de départ avec mes chers collègues. Ou alors je fais comme Patrick Dewaere à la fin de Coup de tête, l’un de mes films cultes comme j’en ai souvent parlé : « Je lève mon verre à la plus formidable bande de salopards que j’ai jamais rencontrée ! Je lève mon verre au tas d’ordures qui m’entoure. Et ya de quoi remplir une sacrée poubelle ! »

Nan mais je vous assure, je m’amusais bien, quand on faisait abstraction de ces légers détails…
D’ailleurs un autre collègue s’interroge : " Mais comment tu fais pour être toujours de bonne humeur dans une ambiance pareille ?"
elle cause + elle flingue.jpgParce que je me crois dans un film et que je peux ressortir toutes les citations d’Audiard sur la connerie humaine peut-être ? Par contre c’est vrai que je n’ai pas pris note de celle-ci : « quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 les écoutent. » (Enfin 50 dans mon cas, mais bien 130 dans le sien). Ca m’aurait évité de recevoir sur la tronche un éléphant, ça trompe énormément. Faut pas parler aux cons, ça les instruit. Puis les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.

Un autre collègue : "Déjà que c’est le grand n’importe quoi c’te boîte, mais alors si t’es plus là, ça va vraiment être le chaos !"
Il voulait dire qu’un employé en moins allait donner plus de travail aux autres, mais je préfère dire qu’il faisait plutôt référence à mon humour irrésistible, ma chansonnite aigue qui égayait ces lieux lugubres… Après moi le déluge.

La bonne nouvelle, c’est qu’au chômage, j’aurai enfin le temps d’écrire.
Enfin, au chômage... je ne sais pas quand je vais recevoir mes indemnités… J’ai déjà mis 6 mois la dernière fois à les obtenir (souvenez-vous de mon parcours du combattant), à cause d’un « bug informatique » de Pôle emploi. Là, une semaine avant d’apprendre la fin de mon contrat, je reçois un mail de Paulo, mon ami pour la vie : je suis radiée car je ne me suis pas « actualisée ». Juste quand je suis vraiment sans emploi. Je m’étais bien inscrite, mais je n’avais pas pu sauvegarder la copie écran « en raison d’un dysfonctionnement momentané du site ». En plus, mon ex employeur a « oublié » de me donner les papiers de fin de contrat pour mon chômage, il va falloir que je retourne chercher l’attestation et revoir mes chers collègues…
Je leur apporterai un gâteau pour l’occasion.

A propos de chansonnite, pour les Parisiens, courez voir le spectacle des Blonds, faux trio suédois qui rend un « homaj à la chonson française » complètement délirant… A pleurer de rire.

C'est la quille

chat quille travail.jpeg- Finalement le big boss ne veut plus embaucher, il dit qu’on n’a pas les moyens.
- M’enfin ! La boîte a remporté plein d’affaires ce mois-ci, on n’a même pas le temps de les traiter, et elle a engrangé 3 millions ! "
C’est pourtant connu : plus une entreprise gagne d’argent, plus elle licencie. Et puis organiser 15 jours de soi disant séminaires au ski ou en Tunisie, et des soirées cocktails sur des yachts entre les grands pontes, c’est plus important bien sûr que d'employer un salarié. Puis ça coûte moins cher, forcément.
Pour une fois que je voulais rester ! C’est que je m’amusais bien ici ! Enfin le travail était très enrichissant je veux dire. Hum.
Et je pars à la fin de mon contrat ? Quoi, dans 2 jours, le 30 avril ? Ah non, ça me fait rater tous les ponts de mai payés ! Puis les ¾ des employés partent en vacances, j’aurais eu l’open space m’a tuer pour moi toute seule ! Avec pas grand-chose à faire, et personne pour espionner mon écran d’ordi pendant que je regarde facebook. Enfin, j’aurais eu plus de facilité pour me concentrer sur mon travail précieux. Re-hum.

J’annonce la nouvelle aux collègues :
Moi - " Liberté, j’écris ton nom ! C’est la quille dans 2 jours !
Caliméro : - Alors je pleure dans deux jours…
Moi - Nan, contente-toi plutôt de me faire un super gâteau au chocolat pour fêter ça, mais avec le cœur bien coulant tu vois ? Ca me sera plus utile.
Caliméro : - Quand est-ce que tu arrêteras de penser avec ton estomac ?"
Etant donné qu’on me surnomme l’estomac sur pattes, jamais je pense… je vis pour manger moi.

Grincheuse : - " T'organises un pot pour ton dernier jour ? Tu fais un gâteau ?
Moi : - Non. (Je sais que j’en recevrai déjà, et certainement pas de sa part : grincheuse a poussé sa méchanceté et sa bêtise jusqu’à ramener pour la première fois un gâteau le jour de mon départ, en en proposant à tout le monde, sauf à moi). (mais je l’ai goûté quand elle avait le dos tourné et il était dégueulasse) (et ceux que mes collègues sympas m’ont offerts étaient bien meilleurs) (na.)
Moi : - " J’ai récupéré mon four chez une voisine, il est plus vieux que moi. La dernière fois que j’ai vraiment cuisiné un truc c’était en l’an de grâce 2010 je pense, un cake mal cuit évidemment, que tout le monde a trouvé trop sec …
Grincheuse : - Mais c’est pas grave, j’adore les gâteaux moi !"
Oui ça se voit. Je ne te rendrais pas service. Ou alors je mets du laxatif dedans, mais tu serais encore contente vu que c’est ta méthode de régime préférée. Ou alors de l’arsenic ?

Pour info, je précise que grincheuse me hait sans raison (enfin, par jalousie) et a carrément tenté de me frapper, mais selon le chef du personnel « bah, t’en verras d’autres, c’est rien, avec les deux filles qui t’ont précédée (et qui ont démissionné, on se demande bien pourquoi) elles s’insultaient et se tiraient les cheveux, haha ! » C’est drôle, effectivement.
coup-de-tete- 2.jpgVous comprenez pourquoi je n’ai pas spécialement envie de faire un pot de départ avec mes chers collègues. Ou alors je fais comme Patrick Dewaere à la fin de Coup de tête, l’un de mes films cultes comme j’en ai souvent parlé : « Je lève mon verre à la plus formidable bande de salopards que j’ai jamais rencontrée ! Je lève mon verre au tas d’ordures qui m’entoure. Et ya de quoi remplir une sacrée poubelle ! »

Nan mais je vous assure, je m’amusais bien, quand on faisait abstraction de ces légers détails…
D’ailleurs un autre collègue s’interroge : " Mais comment tu fais pour être toujours de bonne humeur dans une ambiance pareille ?"
elle cause + elle flingue.jpgParce que je me crois dans un film et que je peux ressortir toutes les citations d’Audiard sur la connerie humaine peut-être ? Par contre c’est vrai que je n’ai pas pris note de celle-ci : « quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 les écoutent. » (Enfin 50 dans mon cas, mais bien 130 dans le sien). Ca m’aurait évité de recevoir sur la tronche un éléphant, ça trompe énormément. Faut pas parler aux cons, ça les instruit. Puis les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.

Un autre collègue : "Déjà que c’est le grand n’importe quoi c’te boîte, mais alors si t’es plus là, ça va vraiment être le chaos !"
Il voulait dire qu’un employé en moins allait donner plus de travail aux autres, mais je préfère dire qu’il faisait plutôt référence à mon humour irrésistible, ma chansonnite aigue qui égayait ces lieux lugubres… Après moi le déluge.

La bonne nouvelle, c’est qu’au chômage, j’aurai enfin le temps d’écrire.
Enfin, au chômage... je ne sais pas quand je vais recevoir mes indemnités… J’ai déjà mis 6 mois la dernière fois à les obtenir (souvenez-vous de mon parcours du combattant), à cause d’un « bug informatique » de Pôle emploi. Là, une semaine avant d’apprendre la fin de mon contrat, je reçois un mail de Paulo, mon ami pour la vie : je suis radiée car je ne me suis pas « actualisée ». Juste quand je suis vraiment sans emploi. Je m’étais bien inscrite, mais je n’avais pas pu sauvegarder la copie écran « en raison d’un dysfonctionnement momentané du site ». En plus, mon ex employeur a « oublié » de me donner les papiers de fin de contrat pour mon chômage, il va falloir que je retourne chercher l’attestation et revoir mes chers collègues…
Je leur apporterai un gâteau pour l’occasion.

A propos de chansonnite, pour les Parisiens, courez voir le spectacle des Blonds, faux trio suédois qui rend un « homaj à la chonson française » complètement délirant… A pleurer de rire.

01/11/2011

You never give me your money (encore...)

Pole-emploi-loto.jpg"You never give me your money
You only give me your funny paper
And in the middle of negotiations
You break down..."

J'espère que McCartney jouera cette chanson magnifique et que j'adore au concert de Bercy !

Je ne vous ai pas raconté les dernières blagues de pôle emploi ?

Après le problème informatique qui bloque mes allocations pendant six mois, demandant des appels chaque semaine, des visites en agence, des lettres avec A/R (merci encore à Electra pour ses précieux conseils), des réponses contradictoires, un accueil condescendant, ou sympathique mais impuissant de pôle emploi, bref, énormément de stress et de manque d’argent pendant la moitié de l’année dernière, je perçois enfin mes allocations. Pour deux ans, comme l’est écrit noir sur blanc sur les avis de situation que j’imprime chaque mois.  La hache semble enterrée.

pôle emploi,chomage,travail,allocations,mccartney,mccartney à bercyPourtant trois mois plus tard, Pôle emploi reprend les hostilités. Il me signale comme une fleur que mes allocations se terminent en juin dernier, comme si c’était prévu depuis le départ. Je pense à une énième erreur, mais après rectification, non, pour une fois, il ne se trompe pas. J’ai 15 jours pour fournir toutes mes fiches de paie depuis 10 ans, pour calculer si j’ai le droit à une petite aide pour les chômeurs longue durée. Comme dans le film Mammuth, j’entame un long périple pour retrouver mes ex employeurs, qui ne me fournissaient pas tous des fiches de paie. Je vous ai fait deviner le nombre de copies, trouvé finalement par Tardis girl : 114.

Pour avoir le droit à l’aide, il faut cumuler un certain nombre d’heures de travail. Je reprends mes 114 fiches de paie et j’additionne toutes les heures. Puis je résume et classe avec des trombones pour faciliter la tâche à Pôle emploi, surtout pour leur éviter encore une connerie. Corvée qui me prend deux jours, car je vérifie consciencieusement, mais le compte est bon comme disait Patrice Laffont (oui Romejko présente l’émission depuis les années 90, mais mémé nostalgie est resté bloquée dans les années 80). J’ai travaillé assez pour obtenir une allocation.

shadok pompent.jpgJe vais à pôle emploi avec mon épais dossier sous le bras.
Conseiller : « Oh là là mais c’est quoi tout ça ?!!!
Moi : baoum (bruit de la pile de documents sur le comptoir) - voilà ! Vous inquiétez pas, j’ai tout bien préparé pour que le travail soit moins long pour vous, c’est bon j’ai mes 1825 heures de travail et même largement plus, haha ! (Je triomphe)
- ah mais c’est pas 1825 heures qu’il faut ! C’est 1825 jours ! (Je m’effondre)
bon, vous aurez la réponse la semaine prochaine."

Trois semaines plus tard, je reçois une lettre. Négative. Il me manque six mois de travail pour bénéficier de l’aide. Habituée à ces erreurs, je retourne quand même à pôle emploi, pour vérifier ce que les employés ont calculé. J’en étais sûre, ils ont oublié de me compter des fiches de paie!  Et comme par hasard, pile les six mois qui me manquent pour bénéficier de l’allocation !
Conseiller : « Ramenez nous les 6 mois oubliés et on recalcule ça dans la semaine
Moi : - simplement les six mois? Je ne vous ramène pas tout le dossier et les 114 fiches de paie ?
Conseiller (horrifié) : - non merci ça ira, on les a déjà enregistrées ! "

Je triomphe à nouveau, tout le long du chemin qui me ramène chez moi.
1 heure plus tard, en étudiant plus précisément le papier, je m’aperçois en fait que je n’ai pas six mois de fiches de paie, mais 5 mois et… quinze jours… Et pendant les 15 jours restant, j’ai fait de l’intérim journalier, qui ne m’a pas transmis mes salaires (mais mes contrats, non valables pour pôle emploi). Il me faut 5 années de travail pour avoir l’aide, et il ne me manque que 10 misérables jours de travail pour en bénéficier… Je reporte quand même mes papiers, espérant que pôle emploi fera enfin un geste.

shadok amnesique.jpg1/2 heure plus tard, je dépose délicatement comme des pétales de fleur mes six petites fiches de paie.
Conseiller : " - Mais vous ne ramenez que ça ?!
Moi : - Ben faudrait savoir !
- Ah non, il nous faut tout !
- Mais vous aviez dit que c’était bon ! Que vous aviez déjà enregistré le reste !
- Oui mais non, ramenez tout !
- Les 114 feuilles ?!!
- Les 114 feuilles !
Bon, ben le temps de faire un deuxième aller retour, je reviens dans une heure trente à peu près… Heureusement que j’aime bien marcher… (j’y vais à pied)

shadok compliqué.jpgPourtant, j’ai passé la soirée à retrier mes fiches de paie. Je les avais bien classées, archivées par années et employeurs, trombonisées, postitées avec soin (oui j’invente des mots et alors)  tout cela pendant des heures, mais pôle emploi me les as toutes rendues dans le désordre, sans tambours ni trompettes sans trombones ni post it.
 Le lendemain, je retourne à pôle emploi. Cette fois je m’imagine balancer mes 114 fiches de paie à la gueule de l’employé (toujours le même) mais je ne voudrais pas les retrier encore…

Conseiller : " -Pas de souci, on vous calcule ça dans la semaine !
Moi : - Et si je n’ai pas le droit à l’aide et que je ne trouve toujours pas de boulot, qu’est ce que je fais ?
- Vous demandez le RSA…
-Je peux le faire tout de suite ?
- Ah ben non, faut attendre qu’on ait tout recalculé.
- Mais ça va prendre plus de temps qu’une semaine, comme d’habitude… et je n’ai plus de ressources du tout depuis plus de deux mois !
- Vous inquiétez pas, le RSA est rétroactif."

shadock tête.jpgUn mois plus tard, toujours sans nouvelles, résignée, je ne vais pas à Pôle emploi, mais au RSA.
RSA : - "ça fait longtemps que vous êtes sans ressources ?
Moi : - ben, trois mois...Pôle emploi m’a dit d’attendre sa réponse, mais c’est plus possible là…
- Han ! Mais fallait venir tout de suite ! Le RSA n’est pas rétroactif !!! En plus là je peux pas vous prendre de rendez-vous avant le mois prochain, alors ça vous fait 4 mois d’allocations en moins…"


Enfin, on peut même dire 6, car deux mois après je n’ai toujours obtenu aucun versement.

Misère misère ! raaah !
C’est toujours sur les pauvres gens
Que tu t’acharnes obstinément

Et vous, des soucis avec Pôle emploi ou l'administration ?